Peut-on soutenir, sans déformer la réalité ivoirienne qui me semble bien plus complexe, que le gouvernement ivoirien a fait le choix du néo-libéralisme débridé comme l’insinue le sociologue ivoirien Francis Akindès ? Peut-on soutenir qu’en Côte d’Ivoire prévalent le retrait de l’Etat et la régulation exclusive de la main invisible du marché ? Le gouvernement Ivoirien s’en est-il remis au marché pour résoudre les problématiques politiques en Côte d’Ivoire? Peut-on dire que la régulation politique est oubliée au profit de la régulation économique ? Peut-on accuser le gouvernement ivoirien de faire l’impasse sur la politique, alors même qu’il se soucie de citoyenneté et de représentation parlementaire de la diversité sociale en Côte d’Ivoire, et qu’il met en œuvre des réformes pour améliorer l’efficience de la régulation politique de la cité ?
Sur ce registre le peuple ivoirien, en sa majorité, me semble avoir une lecture bien plus juste que les spécialistes. Les évènements de la semaine écoulée délivrent, de ce point de vue, une leçon dont il faut tenir compte dans les analyses de la problématique ivoirienne de la redistribution et de la justice sociale.