Articles par balises :Prolétariat

Bernard Dadié : de la lutte anticolonialiste à la dérive ethno-nationaliste.

Bernard Dadié, après avoir été ministre sous Houphouët-Boigny est ensuite devenu la caution morale du FPI ethno-nationaliste de Laurent Gbagbo. Il fut le chef de fil  des pétitionnaires militant pour la libération de Laurent Gbagbo. Son soutien fut constant durant les dix années calamiteuses du régime Gbagbo en matière de déprédations économiques et de violation des droits élémentaires de l’homme ( cf « La trahison de Bernard Dadié. », cedea.net, 17 juin 2016, « Pétition pour la libération de Laurent Gbagbo. Pour quelle Afrique a combattu Bernard Dadié ?», 18 juin 2016).

Lire plus …

Le deal Laurent Gbagbo-Mamadou Koulibaly. Autopsie d’une faillite et d’un naufrage (1ère partie)

La synthèse échouée du socialisme et du libéralisme en Côte d’Ivoire.

En Côte d’Ivoire l’expérience du socialisme a tourné court. Le renversement de l’aile dure du parti dans le populisme et l’ethnicisme constitue la dernière expression en date de cet inaccomplissement. Cette métamorphose est la manifestation symptomatique d’une des tares congénitales qui condamnaient l’obédience ivoirienne à échouer dans dans le projet politique généreux qui présida à sa naissance.

Le FPI procédait, en effet, au départ d’une idée, a priori, séduisante, car porteuse d’un projet politique avant-gardiste. Ce parti politique est né de l’ambition de marier en Côte d’Ivoire, le socialisme au libéralisme pour donner naissance à un social libéralisme que devraient incarner ses deux figures charismatiques, Laurent Gbagbo et Mamadou Koulibaly. L’objectif politique de ce syncrétisme idéologique était de travailler à l’émancipation politique, sociale et économique simultanée des catégories populaires et des élites ivoiriennes dans le cadre de la République et de la Démocratie. Ce projet nationaliste, qui se voulait en même temps modernisateur, ambitionnait d’être en Côte d’Ivoire l’artisan d’un développement endogène qui devait permettre de briser la dépendance.

Au terme d’une lutte politique sans concession, la prise du pouvoir d’Etat par le FPI fut cependant caractérisée par la remise en question du contrat social Républicain qui unissait auparavant la diversité des peuples ivoiriens dans un sentiment de similarité, d’égalité et de confraternité citoyenne. Les dix années de la gouvernance du FPI furent marquées par une politique active d’exclusion, de discrimination et de division sociale, de corruption et de pillage du trésor public, de prédation et de terreur, de répression et de massacres. Le projet de libération et d’émancipation de départ s’était renversé au final en projet de domination et d’oppression.

Lire plus …