Nous devons nous garder en Côte d’Ivoire de penser que l’État doit incarner une communauté définie en termes ethniques, religieux ou territoriaux
Nous devons aussi nous garder de concevoir le partage et l’alternance démocratique du pouvoir sous un mode ethnique, confessionnaliste et régionaliste.
Dans le premier cas de figure, la conséquence de cette revendication identitaire différentialiste qui en appelle à l’autochtonie, qui stigmatise comme étrangers des collectivités culturelles du territoire, qui divise intérieurement et installe l’exclusion et la ségrégation dans la cité, est de légitimer des dynamiques séparatistes et sécessionnistes. Si l’État doit être l’agent politique d’une communauté d’autochtones dans une société multiethnique, chaque communauté est fondée à revendiquer son indépendance politique pour se donner un État correspondant à son ethnie, à ses coutumes, à sa religion et à son territoire.