En Côte d’Ivoire, la démocratie se construit dans un paysage politique marqué par l’activisme des courants ethno-nationalistes et nationaux-populistes. Il est important de situer la problématique du nouveau Sénat dans ce contexte pour saisir pleinement les enjeux et comprendre les raisons profondes de sa récusation par certaines factions politiques. J’essaie, en cette contribution, d’indiquer quelques voies d’approches logiques permettant d’éclairer l’énigme et le paradoxe de cette contestation. La logique politique ne voudrait-elle pas que les groupes politiques, qui en appellent à la défense des identités et des collectivités territoriales, approuvent avec enthousiasme le projet d’installation d’une seconde chambre parlementaire, dédiée à la représentation et à la prise en charge des intérêts spécifiques de ces catégories?
Il se trouve justement que ce sont les nationaux-populistes du FPI, leurs divers satellites civils et médiatiques ainsi que les factions ivoiritaires du PDCI, autrement dit la mouvance identitaire ivoirienne, qui récusent le nouveau Sénat ivoirien.