L’équation existentielle et vitale qu’eurent à résoudre la plupart des États africains, aussitôt leur indépendance politique acquise, fut d’unifier des territoires caractérisés par une grande diversité culturelle et par une faible intégration économique et administrative. En Côte d’Ivoire singulièrement, la pluralité diversifiée des ethnies et la multiplicité des confessions portaient à incandescence cette problématique existentielle. Les dirigeants africains qui ne réussirent pas à combiner la pluralité des appartenances et l’unité de gestion et d’administration basculèrent dans l’unification autoritaire liberticide ou dans la diversification fédéraliste sans unité politique. Certains installèrent des dictatures personnelles, ethniques ou tribales dans des Etats marqués par l’exclusion ; d’autres instituèrent des fédéralismes sans substance menacés par les tendances centrifuges des communautés dans des territoires désintégrés. Quelques rares États parmi lesquels se comptent la Côte d’Ivoire et le Sénégal furent les exceptions qui confirmaient la règle.