Le contrôle politique de l’espace public ivoirien illustré par le cas Franklin Nyamsi et l’exemple Tiburce Koffi.
Je n’ai pas interpellé Franklin Nyamsi pour régler un différend privé. Je ne l’ai pas non plus interpellé en qualité de collègue pour régler un différend scientifique. Mon conflit avec Franklin n’est ni un conflit privé ni une confrontation philosophique académique indument étalés sur la place publique. Mon conflit avec Franklin Nyamsi est un conflit civique concernant l’espace public. Il a trait à la responsabilité des citoyens envers leur gouvernement. J’ai interpellé Franklin Nyamsi en qualité de citoyen car son comportement mettait en péril l’autorité des Institutions de la République dont dépend la stabilité politique du pays. L’espace de règlement de ce différend n’est ni l’espace privé du foyer familial, ni l’entre-soi privé amicale, ni l’espace théorétique des académies. Le lieu de ce différend civique est l’espace public du débat citoyen relativement au respect des vertus civiques, à la défense des institutions de la cité, de l’intérêt général et du Bien commun des membres de la cité. J’ai interpellé Franklin Nyamsi en qualité de citoyen ivoirien, outré par ses propos orduriers contre les Ministres de la République de Côte d’Ivoire. Confondre ces trois espaces différents, espace privé des familles et des amis, espace publique des citoyens, espace académique des scientifiques et des enseignants, c’est errer gravement. Ce mélange des registres est inquiétant.