Articles par catégoriesEthique

L’accord d’unification du RHDP est-il une tentative de rétablir le parti unique en Côte d’Ivoire?

Réduisant l’alternance démocratique du pouvoir à une appropriation du pouvoir par un parti, assimilant le pouvoir d’État ivoirien à une propriété patrimoniale, personnelle ou de classe, obsédés par sa reconquête, certains dirigeants et militants partisans en Côte d’Ivoire et leurs filiales dans les diasporas, en viennent à perdre la capacité de juger au point de s’adonner à des affirmations qui heurtent la raison et le sens commun.

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Côte d’Ivoire: le parti unifié RHDP n’est pas remis en question.

Le RHDP Parti unifié n’est pas remis en question parce que ce bloc libéral, version ivoirienne du front républicain qui protège les démocraties contre le péril nationaliste et populiste, est à la fois, un impératif politique et un impératif économique en Côte d’Ivoire. Déchiré entre son aile démocratique et son aile nationaliste et populiste, comme l’atteste la déclaration surprenante d’un Henri Konan Bédié manifestement sous pression, le PDCI doit se déterminer comme partie prenante à part entière du RHDP, Parti unifié. Le propos du chef du PDCI ne remet pas en question la légitimité de cette formule politique en Côte d’Ivoire.

Depuis les expériences totalitaires du XXème siècle, le modèle du bloc libéral,  une variante du front républicain, a été éprouvé dans les démocraties pluralistes  comme étant l’un des dispositifs politiques les plus efficients, permettant de préserver la République contre le péril nationaliste. La nécessité politique du RHDP, Parti unifié, reste donc d’actualité en Côte d’Ivoire.

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Côte d’Ivoire : le PDCI doit choisir le Parti unifié RHDP.

Déchiré  entre son aile  démocratique et son aile  nationaliste et populiste, comme l’atteste la déclaration surprenante d’un Henri Konan Bédié manifestement sous pression,  le PDCI doit se déterminer comme partie prenante à part entière du RHDP, Parti unifié. Le propos du chef du PDCI ne remet pas en question la légitimité de cette formule politique en Côte d’Ivoire.

Depuis les expériences totalitaires du XXème siècle, le modèle du bloc libéral,  une variante du front républicain, a été éprouvé dans les démocraties pluralistes  comme étant l’un des dispositifs politiques les plus efficients, permettant de préserver la République contre le péril nationaliste. La nécessité politique du RHDP, Parti unifié, reste donc d’actualité en Côte d’Ivoire.

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Côte d’Ivoire : les leçons de l’accord de principe créant le parti unifié RHDP.

En considérant, sous la perspective  de la substance, cet  accord consacrant formellement l’avènement du Parti unifié RHDP, tirons-en les enseignements et les conséquences pratiques possibles.

L’accord de création du parti unifié innove en instaurant de nouvelles normes sur l’échiquier politique ivoirien. Il redonne la priorité  à  l’intérêt général et au Bien commun dans l’affrontement politique. Il montre que cet affrontement n’est pas seulement déterminé par les intérêts particuliers partisans et les stratégies d’appareils.

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Côte d’Ivoire : adopter l’accord de principe du parti unifié RHDP, c’est le créer.

La décision commune du Président Henri Konan Bédié et du Président de la République Alassane Ouattara, de transformer la coalition RHDP en parti unifié est désormais  officiellement actée  à travers un accord politique matérialisé par un texte doublement signé. Il importe de déterminer la signification de cette décision politique capitale.

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De la réforme de la constitution à la réforme du parlement : la cohérence d’un mouvement de démocratie républicaine en Côte d’Ivoire.

La légitimité démocratique des actions du gouvernement devrait être jugée en étant rapportée aux valeurs, aux principes et au rôle fonctionnel des institutions  du régime de démocratie républicaine. La pertinence des critiques de l’opposition devrait être également évaluée en étant rapportée à ces principes.

En m’en tenant à cette exigence politique, j’évalue ici la légitimité démocratique des actes du gouvernement, relativement à ces deux mesures controversées : la réforme de la constitution sur le point de la citoyenneté, et la réforme bicamérale du parlement. J’essaie rationnellement d’en déterminer la cohérence et la pertinence en les rapportant à l’esprit du régime de démocratie représentative.

Il me semble que l’opposition ivoirienne qui verse dans le populisme antisystème, à la fois par choix stratégique mais surtout par son incapacité à la critique constructive, ne respecte pas ce cahier de charges. Sa critique nihiliste et sa contestation du Sénat, inspirée par la mauvaise foi, en sont les preuves emblématiques.

M’en tenant à cette exigence rationnelle, il m’est possible d’affirmer que la réforme constitutionnelle de 2016, et la présente réforme parlementaire de 2018, réajustent notre pays aux réquisits fondamentaux de la République et de la  démocratie représentative.

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Côte d’Ivoire : quelle est l’utilité du nouveau Sénat ivoirien dans le processus démocratique ?

Selon certains journalistes, certains juristes  et certains hommes politiques, le nouveau Sénat ivoirien est superflu et sans utilité démocratique. Concentrant son attention sur la lettre des institutions, le journaliste André Silver Konan juge, à partir d’un point de vue strictement procédural, que l’adoption du nouveau Sénat ivoirien est « un grand recul démocratique et social  de 70 ans ».

Envisageons la question du point de vue de l’esprit de cette institution, et de son rôle fonctionnel en démocratie  représentative, afin d’évaluer le bien fondé de cette récusation.

La décision gouvernementale d’installer un Sénat dans la représentation parlementaire ivoirienne a été contestée relativement à la question des procédures et de la légalité. Il faut maintenant en interroger la pertinence, relativement à la question de sa substance et de sa légitimité.

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La responsabilité des élites politiques face au péril nationaliste en Côte d’Ivoire.

Les sociaux-démocrates viennent de sauver la Grande coalition dirigée par Angela Merkel pour préserver le pays contre l'ethno-nationalisme, parce c’est bien ainsi qu’il faut considérer le parti nazi, à nouveau présent dans le paysage politique allemand. Pour sauvegarder le bien commun contre le péril nationaliste, le SPD a refusé de déstabiliser l'exécutif pourtant libéral, c'est-à-dire d'une obédience idéologique de droite. Des compromis ont été négociés entre les parties prenantes de la Grande coalition sur la base de discussions programmatiques. A la suite de ce débat, des portefeuilles ministériels ont été répartis afin que puisse être mis en œuvre un programme commun de gouvernement, constitué par une synthèse de mesures libérales et de mesures sociales. En démocratie représentative, le pouvoir d’Etat et les ministères sont les moyens de réaliser un programme politique qui sert le bien commun du pays et les intérêts individuels et collectifs des  populations.

Cette décision des responsables politiques de la gauche centriste allemande illustre ce qu’est la responsabilité politique partisane. Elle devrait nous inspirer en Côte d'Ivoire. Motivés par une conception autocratique du pouvoir et une vision étriquée de l'alternance, certains chefs de factions du parti libéral conservateur de centre droit ivoirien  sont disposées à s'allier à des nationalistes extrémistes antilibéraux pour déstabiliser un exécutif de centre-droit dont ils sont eux-mêmes partie-prenantes. Ce cas d’école ivoirien est symbolique.

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Côte d’Ivoire : le PDCI peut-il « aller prendre le pouvoir avec qui acceptera de venir à lui » ?

Le PDCI « ira prendre le pouvoir avec qui acceptera de venir à lui ", dit Charles Konan Banny, l’une des figures emblématique du courant identitaire du parti. D’un point de vue purement démocratique, ce propos est-il politiquement rationnel ?

Pour interpeller de manière critique la pertinence de ce propos, il importe, tout d’abord, de préciser qu’en démocratie le pouvoir du peuple est inappropriable. De même que tous les partis politiques ivoiriens, le PDCI ne pourra pas « aller prendre » le pouvoir parce que la Côte d’Ivoire est une démocratie. Le pouvoir du peuple est inaliénable. Il n’est la propriété de personne.

 Ce point étant précisé, il faut en convenir, le choix de ses alliés dans la compétition électorale, en vue de sa sélection par le peuple à travers le vote majoritaire, est une prérogative inaliénable du PDCI. Le PDCI  peut donc bel et bien  s’allier « avec qui acceptera  venir à lui». Néanmoins, n’étant pas propriétaire du pouvoir démocratique ivoirien, il ne peut pas « aller prendre le pouvoir « avec qui acceptera de venir à lui ». Charles Konan Banny aurait donc dû dire que « Le PDCI s’alliera avec qui acceptera de venir à lui  pour solliciter le vote majoritaire des Ivoiriens».

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Réclamer une loi contre les fausses informations en période électorale, est politiquement fondée en raison.

Mon propos, en commentaire, de l'article du journal LeMonde intitulé " Macron souhaite une loi contre les fausses informations en période électorale", a suscité la défiance d’un certain nombre d’internautes. En commentaire de cet article, j’avais formulé cette interrogation : «  et si l’on s’en inspirait dans notre pays (la Côte d’Ivoire) pour y protéger la Démocratie et la République en période électorale ? ». Confondant la liberté de parole avec ce qu'elle n'est pas, certaines personnes ont cru bon d'y aller de leurs clics rageurs. A ces censeurs (oh ironie du sort) qui se croient à tort protecteurs de la liberté d'expression, a manifestement échappé l'expression " en période électorale", une condition restrictive qui montre bien que la loi projetée est destinée à préserver la déclaration de la volonté générale contre toute forme de manipulation. Cette confusion de la liberté de parole, d’expression et d’opinion avec la liberté de dénigrer, d’insulter et de désinformer est une dérive préjudiciable à la démocratie. Il importe de dénoncer cette méprise et de justifier rationnellement et argumentativement cette dénonciation afin de sauvegarder la critique et la surveillance des pouvoirs qui protègent et soutiennent la démocratie contre le populisme sa forme pathologique. Je montrerai à cet effet, dans une contribution à venir dans cedea.net et en m’inspirant de la métaphysique de la notion de liberté, ce qu’elle est en tant qu’expression du libre-arbitre (arbitrium liberum) et en quoi elle se distingue en tant que telle de l’arbitre brute (arbitrium brutum). Quand cette forme dévoyée du libre-arbitre s’importe  dans les Etats de droit, elle menace le Droit, la Liberté et la Dignité humaine. Elle menace d’euthanasier la démocratie, en assurant le triomphe du populisme.

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Côte d’Ivoire : et si l’intelligentsia universitaire ivoirienne avait hier interpellé Laurent Gbagbo comme elle interpelle Alassane Ouattara aujourd’hui ?

En lisant dans les journaux le discours de sagesse et d’interpellation prononcé  par l’éminent Professeur de Droit Francis Wodié (cf « Condamnation de Hubert Oulaye,Wodié interpelle Ouattara : Attention, qui sème la condamnation récolte la damnation »,) j’ai éprouvé un sentiment de mélancolie et de tristesse. Je me suis alors posé cette question. Pourquoi ce sursaut moral de l’intelligentsia universitaire n’eût-il pas lieu plus tôt, dès la brutalisation de la vie politique sous le régime de Laurent Gbagbo ? Quand l’anomie menace d’envahir la cité et  de la dissoudre, ce sursaut critique des élites charismatiques de l'Université peut en effet réveiller la lucidité publique et brider les passions politiques.

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Côte d’Ivoire: l’exigence de renaissance démocratique.

Soutenue par une société civile dynamique, informée et critique, notre pluralisme démocratique trace obstinément son chemin. Il est toutefois assailli par plusieurs maux qui sont loin d’être une irréversible fatalité. La mémoire de la nature du pluralisme démocratique ivoirien, à l’aube de l’Indépendance de notre pays, me convainc de la contingence de la situation anomique que nous traversons. Nous pouvons y remédier en nous réappropriant, aujourd’hui et dès maintenant, l’esprit et le volontarisme démocratique et républicain qui ont animé les pères de notre indépendance politique et structuré leur combat.

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Le caractère de la Côte d’Ivoire, un quadrilatère moral, politique, social et économique.

Le caractère de la Côte d’Ivoire a été constitué par la combinaison de quatre Idées : une idée morale, une idée politique, une idée sociale et une idée économique. La synthèse de cette quadruple idée compose son identité profonde. Notre présent anomique et confus nous oblige à nous y ressourcer pour réorienter notre historicité individuelle et nationale.

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Côte d’Ivoire : en quelle qualité ai-je interpellé Franklin Nyamsi ?

Le contrôle politique de l’espace public ivoirien illustré par le cas Franklin Nyamsi et l’exemple Tiburce Koffi.

Je n’ai pas interpellé Franklin Nyamsi pour régler un différend privé. Je ne l’ai pas non plus interpellé en qualité de collègue pour régler un différend scientifique. Mon conflit avec Franklin n’est ni un conflit privé ni une confrontation philosophique académique indument étalés sur la place publique. Mon conflit avec Franklin Nyamsi est un conflit civique concernant l’espace public. Il a trait à la responsabilité des citoyens envers leur gouvernement. J’ai interpellé Franklin Nyamsi en qualité de citoyen car son comportement mettait en péril l’autorité des Institutions de la République dont dépend la stabilité politique du pays. L’espace de règlement de ce différend n’est ni l’espace privé du foyer familial, ni l’entre-soi privé amicale, ni l’espace théorétique des académies. Le lieu de ce différend civique est l’espace public du débat citoyen relativement au respect des vertus  civiques,  à la défense des institutions de la cité, de l’intérêt général et du Bien commun des membres de la cité. J’ai interpellé Franklin Nyamsi en qualité de citoyen ivoirien, outré par ses propos orduriers contre les Ministres de la République de Côte d’Ivoire. Confondre ces trois espaces différents, espace privé des familles et des amis, espace publique des citoyens, espace académique des scientifiques et des enseignants, c’est errer gravement. Ce mélange des registres est inquiétant.

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La prépondérance de la mémoire universaliste du PDCI, fondement de sa coopération avec le RDR..

Comme je l’avais souligné dans une contribution précédente (cf. Ce qu’est l’houphouëtisme, mémoire historique commune du PDCI et du RDR) la stabilité de politique de la Côte d’Ivoire dépend d’une coopération politique entre un RDR et un PDCI reliés dans la mémoire commune du nationalisme universaliste et modernisateur de l’Houphouëtisme. Cette coopération doit reposer sur la prépondérance du courant universaliste du PDCI. La rationalité politique voudrait cependant que le courant identitaire du parti se réconcilie avec la mémoire de l’Houphouëtisme. Un aggiornamento partisan permettrait de refermer la cicatrice des années 1997 à 2010.   

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